Une ville où je déménagerais demain matin
Aucune. Oui, j’ai envie de voyages, je voudrais visiter l’Écosse, par exemple, que je n’ai jamais vue. Ou m’installer en Toscane quelques mois. Mais en voyageant, je réalise aussi à quel point on est bien ici, au Québec. J’aime nos gens, nos paysages, nos changements de saison.
Un lieu qui me ramène directement à mon enfance
N’importe quel aréna. Dès que j’y entre, j’ai sept ans. J’ai beaucoup patiné, enfant. Ça me rappelle aussi mon père, qui m’amenait voir le hockey et qui me faisait une immense patinoire dans la cour. Il construisait même des bandes !
Une chose que j’aimerais apprendre avant de mourir
J’adore les percussions. Et je me dis depuis longtemps qu’avant d’être trop vieille et de faire de l’arthrite, il faudrait que j’aille récupérer mes tablas [percussions indiennes] chez un ami à qui j’avais fait un prêt à très long terme. Je les ai rapportées d’un voyage en Inde il y a 10 ans, il est temps que je m’y mette ! Je me vois bien, plus tard, être une vieille qui tripe avec ses tambours ! [Rires]
L’artiste qui m’émeut le plus
Joni Mitchell et son album Clouds me ramènent toujours à des souvenirs très forts d’un voyage que j’ai fait dans l’Ouest canadien à 19 ans. On était à vélo dans les montagnes en direction de Jasper, et je l’écoutais dans mon Walkman. Sa voix touchante, devant l’immensité de la nature… C’était un moment magique que je n’oublierai jamais.
Si je n’avais pas été actrice, j’aurais adoré…
Être psychanalyste ou pédopsychiatre. Pour moi, les enfants sont l’avenir. Ils sont donc l’une des choses les plus importantes au monde. Mon métier me demande déjà d’analyser l’être humain pour jouer des personnages, mais là, cela aurait pu être beaucoup plus concret : j’aurais pu donner des outils aux patients pour les aider.
Un livre qui m’a marquée
Poussières d’étoiles, d’Hubert Reeves. C’est quelqu’un qui connaissait ma fascination pour l’astronomie qui me l’avait offert. On y trouve beaucoup d’images, de photos du cosmos, une vulgarisation empreinte de philosophie qui fait réfléchir à notre place dans le monde. On dit de moi que je suis… Je ne me suis jamais attardée à l’étiquette qu’on pouvait peut-être m’attribuer dans mon milieu. Je ne fais pas de compilation de ce qu’on dit sur moi non plus. Mais je suis probablement perçue comme la « bonne fille », la girl next door, terre à terre, normale… Ce n’est pas faux, mais je suis quand même plus éclatée que ça !
Un rôle marquant dans ma carrière
Il y a une pièce qu’on a faite quelques années d’affilée [de 2013 à 2015] au théâtre La Licorne, Midsummer, dans laquelle j’incarnais un personnage moins « ordinaire » justement: une avocate soûlonne qui, en racontant ses péripéties, pouvait par exemple imiter un caïd avec une voix d’AC/DC ! Ça, c’était éclaté !
Des mots qui me définissent
L’air. C’est libre. Je suis assez indépendante, j’apprécie ma solitude. Mais je dirais aussi le roc ou la pierre. Je n’aime pas le fla-fla.
Un parfum naturel dont je raffole
Le lilas. Il ne fleurit pas longtemps. Sa rareté le rend encore meilleur.
J’ai détesté…
Mes 15 ans. Ce n’était pas tout noir, il y a aussi eu de belles choses, mais c’était juste avant le divorce de mes parents. Le climat était tendu à la maison, j’étais perdue, j’ai essayé de nouvelles drogues…
La cuisine que j’aime le plus
Moyen-orientale. Donne-moi une salade fattouche avec de la grenade, des pitas grillés et du sumac… Ah ! c’est tellement frais et coloré.
Le plat que je réussis le mieux
On se bat, mon chum et moi, pour déterminer qui fait la meilleure sauce à spag. J’aime les choses simples, mais je suis très libre quand je cuisine : je goûte, goûte, goûte et j’ajoute des ingrédients en me faisant confiance.
Un vêtement qui me fait sentir belle
J’aime dénicher, dans une friperie, une belle robe vintage. Tsé, celle qui te va parfaitement, comme si elle avait été faite pour toi ? J’en ai une comme ça, bleue, qui me fait toujours sentir bien.
La musique que j’écoute en ce moment
Mon garçon vient d’avoir 12 ans et découvre la musique des années 1960 et 1970. Il a d’abord eu une obsession pour les Beatles, puis Pink Floyd et, là, il est dans Led Zeppelin. Je l’appelle « hey DJ ! »… C’est lui qui choisit les vinyles qui jouent à la maison.
Une journée satisfaisante, c’est une journée…
Pendant laquelle je règle plein d’affaires plates. Ça libère mon esprit.
Ce qui me ressource le plus
Être seule à la campagne. Labourer la terre à bras, c’est vraiment zen.
Pour gérer mon stress, je…
Fais des exercices et des étirements pour délier mon corps. Je chante, aussi. Surtout dans la voiture. Et je me parle toute seule. Ç’a l’air zinzin, mais ça permet de revisiter des situations de malaises. Je m’explique, je fais un plaidoyer en me parlant à moi-même !
En amour, je suis…
Indépendante. Et très amoureuse. Pour que je puisse aimer fort, j’ai besoin de cette indépendance.
Je me sens privilégiée de…
Travailler depuis tout ce temps et de gagner ma vie en faisant ce que j’aime. Je sens que ça peut toujours s’arrêter. Je touche du bois et je l’apprécie.
J’aimerais qu’on se souvienne de moi comme de quelqu’un qui…
Était une bonne vivante. J’ai d’ailleurs vraiment hâte de pouvoir inviter plein d’amis à la maison après la pandémie !
Mélomane et musicienne, Isabelle Blais planche sur le nouvel album de comme dans un film, le projet musical qu’elle poursuit avec son conjoint, l’acteur Pierre-Luc Brillant. Les chansons aux sonorités folks et éclectiques seront dévoilées une à une au cours de l’automne.
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