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9 coins secrets pour s’échapper à proximité

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Abitibi

balade en forêt

Marcher en forêt : rien de tel pour recharger ses batteries. Que ce soit dans Lanaudière ou au Lac-Saint-Jean. (Photo : Getty Images/Tom Werner)

Lanaudière

Dans les hauteurs de la route 131 Nord

«­­ Là où il fait bon vivre zen. » Voilà le slogan de Saint-Zénon, l’une des municipalités les plus haut perchées du Québec. Quand on traverse en coup de vent ce village de 1100 habitants blotti sur la route 131, on peut penser qu’il n’y a rien à faire, sinon musarder dans son bazar ou assister à la vente à la criée au profit de la fabrique de la paroisse. Erreur. C’est dans la forêt que se cache toute la richesse de ce coin de pays.

Car Saint-Zénon peut se targuer d’être la capitale québécoise de la truite mouchetée. On y compte quatre pourvoiries où taquiner le poisson, se relaxer près d’un feu et admirer les couchers de soleil. Côté hébergement dans ce paradis de la pêche, l’éventail est large, du microchalet à la cabane de luxe.

C’est aussi la destination pour user ses semelles de bottes ! La boucle Zen’Nature propose un circuit de 65,5 km sur quatre jours, avec transport de bagages et service de navette. Les randonneurs se volatilisent aussi dans les montagnes du parc régional des Sept-Chutes, un terrain de jeu aux points de vue aussi nombreux que diversifiés. Nouveauté de 2021 : deux refuges à l’architecture épurée logent les visiteurs au centre du réseau. Impossible de ne pas tomber sous leur charme.

Lac-Saint-Jean

D’un ermitage à un village fantôme

À l’une des extrémités, le Village historique de Val-Jalbert, attrait phare du Lac-Saint-Jean. À l’autre, l’Ermitage Saint-Antoine de Lac-Bouchette, lieu de pèlerinage depuis plus d’un siècle. Comme trait d’union entre les deux, un parcours de 30km, le sentier Ouiatchouan. Après une longue période d’abandon, ce parcours, qui suit les chutes et rapides de la rivière Ouiatchouan, revient peu à peu à la vie. Il a rouvert en partie en 2020, puis entièrement en 2021. Reculé et isolé, il n’a jamais attiré les foules depuis sa création dans les années 1990 et on ne prévoit pas un départ canon cet été. À moins que les pèlerins de l’Ermitage Saint-Antoine n’allument des lampions pour qu’un miracle se produise ! Les aventuriers y trouveront chaussure à leur pied. Il est possible de dormir en refuge à mi-chemin ou bien de rallier les deux points d’une seule trotte. Pour l’après-rando, on prolonge son séjour dans les parages, car les attraits ne manquent pas au royaume des Bleuets.

Mauricie

Des témoins du passé, comme le Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac, attendent les cyclistes en Mauricie. (Photo : Tourisme Mauricie/Michel Julien)

Mauricie

Maskinongé à vélo

Une belle façon de fuir les attroupements, c’est au guidon de son vélo. À expérimenter, la boucle de l’Ouest, un itinéraire long de 94 km tracé par Tourisme Mauricie, qui se fait en une journée ou plus, si affinités. On met le pied à l’étrier à Saint-Mathieu-du-Parc, puis on roule sur la route des lacs, dont le surnom est sans équivoque, jusqu’à Saint-Élie-de-Caxton. Halte à la boulangerie Du bon pain, croûte que croûte, puis on repart vers Saint-Paulin. Après une pause au Baluchon pour dormir ou se restaurer, on file vers Sainte-Angèle-de-Prémont et son vignoble ou on prend un remontant à la Brasserie Dépareillée de Yamachiche, avant de poursuivre jusqu’au lac Saint-Pierre. Encore un p’tit effort sur le chemin du Roy ! On termine à Trois-Rivières, où on se ravitaille à L’Épi, buvette de quartier, un excellent petit resto… Les mollets en feu, évidemment.

Passerelle suspendue du lac La Haie, en Abitibi : émotions fortes garanties ! (Photo : Parc national d’Aiguebelle)

Abitibi

La nature en grand

Avant mon premier voyage en Abitibi, l’image que je me faisais de Rouyn-Noranda se résumait à ces paroles de la chanson Et j’ai couché dans mon char, de Richard Desjardins : « Les grandes cheminées, éternelles comme l’enfer. Quand le gaz m’a pogné, chu v’nu tout à l’envers. » Cela ne faisait pas de doute dans mon esprit : le cœur de l’Abitibi était une ville emboucanée, irrespirable. J’avais tort !

La capitale du cuivre se prolonge sur un vaste territoire – 15 fois la ville de Montréal ! De cette immensité, seul un mince pourcentage est densément peuplé. Le reste, c’est de la grande nature. Celle-ci s’explore à pied par de multiples sentiers de randonnée, comme ceux d’Opasatica, réseau de 12 km qui sillonne une crête rocheuse, ou ceux des collines Kékéko, qui s’étendent sur 42km en pleine forêt.

Quant aux cyclistes, ils s’attaquent à la Cyclo-voie du Partage des eaux. L’un des principaux attraits de cet ancien chemin de fer de 56 km, outre son très faible achalandage, est qu’il permet d’apercevoir, çà et là sur des miradors, des camps de chasse et des vignobles… Un bain inusité de culture locale !

Chaudière-Appalaches

Détour dans le haut pays de Montmagny

Les parcs nationaux sont victimes de leur popularité depuis le début de la pandémie. Raison de plus pour découvrir les parcs régionaux. À la différence des premiers, qui naissent derrière les portes des ministères, les parcs régionaux sont, en règle générale, issus du terroir et créés par des résidants dans le but de mettre en valeur les attraits d’espaces verts.

C’est le cas de l’immense parc des Appalaches, qui s’étend sur huit municipalités dans l’arrière-pays de Montmagny. Fondé dans les années 1990, il a pour mission de diversifier l’économie, ultra-dépendante de la foresterie.

Au fil du temps, les sentiers se sont multipliés. On peut maintenant les emprunter pour aller à la conquête de trois hauts sommets, le mont Sugar Loaf (250 m de dénivelé), la montagne Grande Coulée (363 m) et la montagne du Lac Talon (250 m). L’hébergement dans le parc et à proximité se bonifie d’année en année. Ce secteur, d’à peine 4000 habitants, sort enfin de l’ombre. On en profite avant que le secret s’ébruite !

Gaspésie

Envie d’air salin ? La plage de Coin-du-Banc, non loin de Percé, en Gaspésie, est l’endroit tout désigné. (Photo : Mathieu Dupuis)

Gaspésie

Vers la pointe Saint-Pierre

La Gaspésie s’étire dans le golfe du Saint-Laurent en trois pointes : Forillon, Percé et, à mi-chemin des deux, la moins connue, Saint-Pierre.

Dans un road-trip, la pointe Saint-Pierre ne constitue qu’un virage sur la route 132. Mais l’arrêt en vaut vraiment la peine. De ce bras de terre surélevé, on jouit d’un point de vue unique sur le rocher Percé. Pas étonnant que les gens de la place surnomment l’endroit « la pointe du paradis » tellement la vue est renversante.

L’endroit se compose de forêts et de falaises côtières, lieu de nidification de plusieurs espèces d’oiseaux marins. Au large se trouve l’île Plate, refuge des phoques. On l’explore à distance en kayak de mer et, à coups de pagaie, on accède même à des grottes côtières.

En guise de récompense, on se dirige à l’hôtel tout près, le Nordet, qui prévoit ouvrir cet été le seul spa nordique de la péninsule gaspésienne.

Lac-Saint-Jean

Là où l’on guette l’orignal

Les réserves fauniques ne sont pas destinées qu’aux pêcheurs et aux chasseurs. Ces territoires captivent de plus en plus les coureurs des bois souhaitant se déconnecter de la ville. Au nord-ouest du lac Saint-Jean, la réserve Ashuapmushuan (« là où l’on guette l’orignal » en innu), déploie une nouvelle offre d’hébergement aux abords du lac Nicabau, un plan d’eau de près de 10 km de long et de 3 km de large.

Au bord de cette étendue indigo, ancien point de rencontre des familles autochtones, on est à mille lieues de la cabane rustique en bois rond. Quatre chalets Horizon, instagrammables à souhait (dès le retour dans la civilisation), séduisent avec leur fenestration généreuse qui fait entrer le lac dans le salon. Progrès oblige, on s’y éclaire à l’énergie solaire. Un havre de lecture, de tranquillité et de pêche au doré, avec des orignaux à proximité. À 165 km de Saint-Félicien, sur la route 167.

Cote-Nord

À 150 km de Port-Menier, la chute Vauréal, un incontournable du parc national d’Anticosti, sur la Côte-Nord. (Photo : SÉPAQ)

Cantons-de-l’est

Cap sur Saint-Robert-Bellarmin

Saint-Robert quoi ? Oui, ce village méconnu de 500 âmes existe bel et bien. Il se trouve aux confins des Cantons-de-l’Est, à la frontière canado-américaine, à un battement d’ailes de la Beauce. Ici, les érablières dominent la forêt et les éoliennes coiffent les plus hauts reliefs.

Ce qui attire dans les parages, c’est la possibilité de se mesurer au mont Bélanger, dont le point culminant, à 960 m d’altitude, chevauche presque la frontière. Du haut de sa tour d’observation, le regard embrasse les vastes étendues vierges du Maine et les grands espaces québécois.

Une vingtaine de kilomètres de pistes sillonnent les versants de cette montagne, parcourant de multiples écosystèmes, dont une forêt ancienne constituée d’épinettes blanches de plus de 200 ans. On dépose ses pénates au camping rustique au bord du lac Émilie, un endroit paisible, enchanteur. Après plus de trois heures de route de Montréal ou deux heures de Québec, il fait bon y planter sa tente quelque temps.

Dans ce coin éloigné, je n’ai trouvé qu’un restaurant, niché dans le dépanneur local. Pittoresque.

Côte-nord

Anticosti version village

L’île d’Anticosti, la perle du Saint-Laurent. Contre vents et marées, ce bout de terre une fois et demie plus grand que l’île du Prince-Édouard a réussi à conserver son caractère sauvage. Il accueille les touristes en quête de nature en été et les chasseurs à la recherche de gros panaches à l’automne. À leur arrivée, tous ces visiteurs ne restent que quelques instants à Port-Menier. Puis ils partent pour le cœur de l’île, où se concentrent les lieux de villégiature.

Cet été, la SÉPAQ, gestionnaire d’une bonne part du territoire, veut changer la donne. Une nouvelle auberge de 16 chambres, laquelle remplace celle détruite par les flammes il y a 10 ans, a vu le jour à Port-Menier. Une façon de mettre à l’honneur ce village de moins de 200 habitants ainsi que les magnifiques paysages et couchers de soleil de la pointe ouest. Formule assez inusitée au Québec : on y offre des séjours tout compris, incluant repas et location de vélos électriques. Pour mieux découvrir les charmes d’Anticosti.

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