Au Québec, pendant longtemps, boire de la bière n’était pas très bien vu pour une femme. Laura Urtnowski, qui a cofondé les Brasseurs du Nord, s’en souvient. « La publicité visait exclusivement les hommes. Celles qui arrivaient sur le marché du travail prenaient plutôt du vin blanc ou des cocktails. » À la fin des années 1980, quand elle lance son entreprise avec deux associés, elle est l’une des premières filles à pratiquer le métier de brasseuse. « Nous étions deux : Ellen Bounsall, de la brasserie McAuslan, et moi. »
Depuis, les choses ont changé. La « broue » rallie aujourd’hui les épicuriens – des deux sexes ! – qui discutent textures, arômes, flaveurs, accords mets-bières… En parallèle, les métiers afférents ont pris un nouvel essor. La première cohorte d’étudiants au programme Sommelier-bière, donné par La Cité, un collège d’Ottawa, a été diplômée au printemps. Le tiers sont des filles.
Laura Urtnowski, pour sa part, espère que les femmes seront de plus en plus nombreuses en brassage. « On aurait moins de grosses bières très amères, alcoolisées, riches. Et davantage de bières faibles en alcool, aux saveurs subtiles et délicates… Des boissons qui nous ressemblent ! »
Houblon (Photo: Istock by Getty Images)
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